Si quelqu'un vous demandait de déterminer la proportion du grand cercle par rapport au petit cercle, vous seriez bien en peine de répondre. Et surtout, la réponse nécessiterait un temps de réflexion bien supérieur à la moyenne pour une visualisation censée être intuitive. En fait, le grand cercle est 22 fois plus grand que le petit cercle, ce qui illustre bien notre inaptitude à comparer les surfaces.
Il se trouve que les surfaces et les angles sont deux caractéristiques majeures utilisées par les camemberts pour déterminer la valeur absolue d'un élément. À part quelques exceptions, cela ne facilite donc pas leur interprétation.
Exemples d'utilisation justifiée :
- Lorsque vous souhaitez comparer quelques éléments généraux ou déterminer l'importance de l'un d'eux par rapport aux autres
- Lorsque vous souhaitez présenter des indicateurs clés de performance (en % par rapport au total)
- Ce sont les deux seuls cas valides
À éviter si :
- Le nombre de valeurs à prendre en compte est élevé
- La valeur totale des éléments n'est pas pertinente ou intéressante
- Lorsque le cumul des indicateurs clés de performance risque de dépasser 100 %
Il existe deux types de graphiques en anneau qui répondent chacun à un besoin spécifique. Pour illustrer une partie d'un tout (comme la première figure), je trouve que le graphique en anneau convient mieux que le graphique à barres, dans la mesure où il respecte les exemples d'utilisation justifiée cités ci-dessus. Je trouve également qu'il convient mieux que le graphique en secteurs standard, car il me permet d'indiquer la valeur totale des indicateurs affichés. Avec les graphiques en secteurs habituels, vous devez généralement insérer ces valeurs sur un côté ou au niveau du titre, ce qui n'est pas optimal. Toutefois, les autres solutions possibles pour illustrer une partie d'un tout sont les camemberts standard, les graphiques à barres empilées, les graphiques à puces, les arborescences, etc.
Implicitement, les graphiques en anneau/camembert laissent supposer que leurs valeurs contribuent à un total. Ce n'est pas le cas des graphiques à barres, par exemple, où il ne vous viendrait pas automatiquement à l'esprit d'estimer la proportion d'une barre par rapport à un total apparemment arbitraire. Dans un graphique en secteurs, que ce soit intentionnel ou non, cela est déduit par l'utilisateur et souvent calculé. Il s'agit d'ailleurs du seul avantage que Stephen Few cite dans son article de blog sur la question.
La comparaison des différentes surfaces d'un camembert, qui est implicitement considéré comme étant la représentation d'un tout, semble naturelle. Il est souvent facile d'y combiner deux ou trois membres afin de les comparer à une plus grande portion (bien que cela dépende de l'emplacement). En règle générale, les graphiques en anneau sont utiles dans presque tous les scénarios où l'emploi d'un camembert est justifié. Je dirais même qu'ils sont plus utiles que les camemberts, mais uniquement dans ces cas spécifiques.
L'utilisation d'un graphique en anneau pour illustrer des KPI est probablement la seule exception à cette règle. Parmi les tableaux de bord développés par les clients afin de présenter ces indicateurs à la direction, nombreux sont ceux qui utilisent des feux tricolores, des graphiques à puces, du texte ou d'autres formats. Indépendamment de la méthodologie choisie, l'objectif est d'indiquer une valeur absolue ou un pourcentage indépendant, souvent sans aucun lien direct avec les autres. Il serait alors irréaliste d'avancer que l'utilisation d'un graphique en anneau est plus utile que les types de visualisations que je viens de citer. Je me contenterai donc de dire qu'il s'agit d'une alternative possible.
Ajouter un nouveau commentaire